Du vin rouge à 1,66 euro en grande surface, que vaut-il vraiment ?

Du vin rouge à 1,66 euro en grande surface, que vaut-il vraiment ?

Une bouteille d’AOC Bordeaux est vendue à seulement 1,66 euro. C’est une offre promotionnelle autofinancée qui permet la rémunération du producteur. Lidl avait déjà proposé des Bordeaux à 1,89 euro. C’est au tour de Carrefour de baisser les prix. Comment un  Bordeaux peut-il atteindre un prix aussi bas ? À quelques jours de Pâques, ce vin bradé peut-il se retrouver sur les tables de fête ?

De petits prix toujours agréables pour le consommateur

La Maison Johanès Boubée qui a embouteillé ce vin de Bordeaux explique ce prix bas. C’est une  promotion financée en intégralité par la maison Johanès, cela ne va en rien affecter la rémunération des viticulteurs. Sans cette promotion, le vin est vendu 2,49 euros, l’écart n’est pas non plus si énorme. Les consommateurs aujourd’hui cherchent des prix bas. L’inflation a mis leur pouvoir d’achat en péril et de telles promotions répondent aux besoins des clients. Ces bas prix font jaser pourtant cela reste une bonne affaire pour les amateurs de vins de Bordeaux. Si vous désirez profiter de cette promotion, il faut acheter un carton de 6 bouteilles, il vous coûtera 9,996 euros. Si vous achetez ce Bordeaux à l’unité, il faudra débourser 2,49 euros.

Ce n’est pas la seule promotion

Le Château Fontana est proposé à 1,97 euro la bouteille si vous achetez un carton de 6, à l’unité il coûte 2,95 euros. Toutes ces promotions sont bénéfiques pour le porte-monnaie, surtout pour ceux qui apprécient le vin. Il faut bien se l’avouer, c’est plutôt rare aujourd’hui de se faire un petit plaisir. Tous ces bas prix ne sont pas au goût des viticulteurs bordelais. Sur X, certains ont dénoncé ces offres comme étant  » des prix assassins ». La FNSEA a manifesté son mécontentement en menant une action d’envergure dans un magasin Carrefour en Gironde plus précisément à Lormont. Ils ont remplacé les bouteilles de vin à 1,66 euro par des plants de vigne arrachés. Selon le responsable de la maison Johanès Boubée, ces prix bas permettent d’enrayer la chute des ventes de vins en France.

Le vin n’a plus la cote auprès des Français, pourquoi un tel désamour ?

Le vin n’a plus la cote auprès des Français, pourquoi un tel désamour ?

Le vin faisait partie des repas, des fêtes. Aujourd’hui, on ne lui accorde plus autant d’importance. Les vignerons sont inquiets de cette situation. Les Français boudent tout particulièrement le rouge.

Pour l’année 2022, une chute de consommation de plus de 10% a été relevée. Les ventes en grande surface ont baissé de 2ù sur un an. Le tableau est plutôt sombre pour tous les producteurs de vins. Les Français changent leurs habitudes autour des repas;

Où est le pichet de vin ?

Il a presque disparu des tables aujourd’hui. Les Français n’ont plus le réflexe de commander un pichet ou un verre de vin au restaurant. Ils préfèrent la bière, les cocktails, les jus de fruits. Le vin rouge est beaucoup moins dans l’air du temps, car trop tannique, trop fort, trop de caractère. Les jeunes se tournent plus aisément vers des vins plus fruités, plus légers ou sans alcool.

L’inflation a un rôle à jouer dans ce désamour. Les Français ont un pouvoir d’achat en baisse, ils achètent moins de bonnes bouteilles. Les Français étaient les plus gros consommateurs de vin au monde avec plus de 120 litres par an et par personne, seulement 32 litres en 2020. La consommation pourrait baisser de plus de 25% d’ici 2034. Le vin n’est plus un incontournable de la gastronomie  française.

Rouge, blanc, moelleux, pétillant

Les Français boudent de plus en plus le vin aujourd’hui. Ils préfèrent les cocktails, les bières plutôt qu’une bouteille de vin à 20 euros. La mode du pichet sur la table est dépassée. Les restaurateurs ont du s’adapter et proposer un large choix de cocktails, de bières. Le vin était pourtant une vraie référence sur notre territoire. Les jeunes aujourd’hui lui préfèrent des boissons plus festives.

On achète moins de rouge, on préfère les pétillants, le blanc, le rosé. Les ventes de vins sans alcool ont augmenté, ce produit a désormais la côte. Le vignoble bordelais traverse une réelle crise. Les producteurs ne trouvent plus de débouchés. Les ventes se raréfient, elles ont dégringolé en cinq ans. C’est un vrai manque à gagner pour tous les exploitants.

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